L’enfer, c’est l’autre ? ou la découverte de l’altérité
L’autre est autre, il n’est pas moi. Une Lapalissade me direz-vous et pourtant…
- Si tu m’aimais tu comprendrais…
- À quoi penses-tu ?
- Demande-moi de t’aider au lieu de râler, je n’peux pas deviner ! (ben si…)
- Son rêve ? Partir faire du macramé dans le Larzac entouré de chèvres et d’enfants ; le mien, arpenter les rues de la capitale en sortant de mon boulot hyper valorisant pour dénicher les chaussures de mes rêves.
- Je me sens seule en couple…
- Il ne voit jamais que je ne vais pas bien
- Elle me demande tout le temps : « tu fais quoi ? », « tu vas où ? »
Pourquoi la vie de couple est parfois si compliquée ? Parce que l’autre n’est pas moi, il ne pense pas, ne réagit pas, ne ressent pas comme moi, n’a pas les mêmes rêves, envies que moi… il est autre.
En couple, nous devons dépasser l’illusion de la fusion souvent présente au début :
- L’ époque du « un seul être vous manque et tout est dépeuplé » ;
- L’ époque du « Non, c’est toi qui raccroches… keur, keur » ;
- L’ époque où l’on veut tout faire ensemble, où l’on aime tout ce que l’autre aime.
Il nous faut donc passer de cette « illusion de fusion » à la réalité de l’altérité, mot qui vient du bas latin alteritas et qui signifie différence (référence qui fait chic dans un diner). Il s’agit de reconnaître l’autre dans sa différence et cela implique la compréhension des particularités de chacun selon qu’il est homme ou femme, selon son éducation, son parcours de vie, ses défauts et qualités, son tempérament, ses idées…
Nous allons faire le deuil d’une relation entre « moi » et une image idéale de l’autre, ne pas le charger d’un poids trop lourd. Je rêve mon homme fort, puissant, un roc ! Mais il a ses faiblesses… Je rêve ma femme toujours de bonne humeur, rayonnante, énergique et… hum…
Pour cela, nous avons besoin d’espace, d’un peu d’écart pour nous confronter à ce que l’on n’est pas, c’est-à-dire l’autre. Nous avons besoin de liberté vis-à-vis de nous-mêmes et vis-à-vis de l’autre. Ce n’est pas toujours évident car nous avons besoin de l’autre mais attention à ne pas trop lui en demander, il ne peut pallier toutes mes fragilités, il n’est ni mon psy, ni ma béquille et ne peut tout absorber.
Nous pouvons peut-être nous interroger sur nos relations, notre besoin de proximité et notre besoin d’indépendance, notre besoin d’être nous-mêmes et celui de connaitre l’autre de mieux en mieux. C’est une ligne de crête mais par l’engagement réciproque que nous avons pris, nous avons la responsabilité l’un de l’autre et l’espérance d’un bonheur partagé.
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